Monsieur Philippe Gourio nous adresse quelques photos que nous avons plaisir à analyser. Elles représentent un aïeul, Pierre Marie Guillot, dans les années 1910-1920. Inscrit maritime du quartier de Binic (Côtes d’Armor), il sert dans la marine à partir de 1884 dans le cadre de la levée permanente et quitte le service après la Première Guerre mondiale comme officier principal des équipages (appellation, à partir de 1913, des officiers issus du rang appelés jusqu’alors adjudants principaux, corps qui avait été créé en 1882).
Plusieurs choses interpellent au sujet de l’uniforme porté par Pierre Marie Guillot au premier rang sur la photo de groupe, laquelle paraît prise au début des années 1920 (mode et tenue des dames).
Cet officier porte une épaulette et une contre-épaulette, ce qui signerait l’équivalence à un capitaine de corvette… Cet officier ne porte pas de floches aux cornes de son chapeau monté ; il ne s’agit donc pas d’un officier de marine mais d’un officier de corps assimilé. Les broderies de feuilles d’acanthe signeraient un officier de marine ou un officier des équipages. Mais s’il s’agissait d’un officier principal des équipages, les broderies des parements devraient être « barrées » d’une patte de drap bleu portant trois boutons. Ici, on voit semble-t-il deux boutons assez espacés et des broderies qui ne font pas le tour du parement, ce qui distingue plutôt un officier de 1re classe des équipages (équivalent du lieutenant de vaisseau).
Ces éléments nous amènent à échafauder l’hypothèse suivante. Cet officier principal des équipages a été promu après 1915. Il n’a donc pas fait modifier les broderies de son habit, puisque le port de celui-ci n’était alors plus en vigueur. Pour autant, le mariage auquel il est invité lui paraît devoir être l’occasion de porter ce qu’il y a de mieux, même si ce n’est pas totalement réglementaire : son ancien habit d’officier de 1re classe des équipages avec ses épaulette et contre-épaulette d’officier principal qu’il a acquises lors de sa promotion à ce grade. Car leur port en effet prescrit en tenue n°1 – définie en 1912 – avec la redingote. Pour être encore plus « classe », il aurait pu également porter son ceinturon en soie bleue et or et le sabre…
Une autre photo le montre précisément dans la tenue n°1 évoquée, avec épaulette et contre-épaulette. Mais les galons de sa redingote intriguent aussi : le 4e galon n’est pas plus séparé du 3e que ne le sont les trois premiers galons, ce qui est pourtant la norme depuis 1876.
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