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Sur le pont du porte-avions Béarn en 1927-28

Voici quelques photos du porte-avions Béarn issues de la collection détenue par le Service historique de la Défense de Vincennes.

La construction du porte-avions Béarn commença en 1914. Initialement sa coque devait être celle d'un cuirassé de type Normandie, mais il fut achevé et refondu en porte-avions de 1923 à 1927. Ce fut en définitive une cote mal taillée, un bâtiment pas totalement adapté à son usage, d'une longueur de pont d'envol peu importante (180 mètres) et trop lent (21,5 noeuds). Surtout, les photographies ci-dessous montrent la nature de son groupe aérien, qui ne serait pas très différent en 1939. Certes, en quelques années de guerre, l'aviation embarquée ferait énormément de progrès, mais on ne peut qu'être saisi par la différence entre les avions mis en oeuvre par le Béarn en 1927 et encore juste avant la guerre, et les avions américains qui gagnèrent la bataille de Midway...

Le Béarn mettait en oeuvre des avions torpilleurs biplans Levasseur PL2, avion mis en service en 1926, progressivement remplacé par une version améliorée mais restant peu performante en 1939, le PL101.

Nous voyons sur la photo ci-dessous une partie des pilotes autour du commandant du porte-avions, le capitaine de vaisseau Lafargue. Remarquons que parmi les pilotes, il y a de nombreux seconds maîtres et même plusieurs quartiers-maîtres, ce que l'on a du mal à imaginer aujourd'hui. Tous arborent l'insigne de pilote créé en 1917 ; le second maître tout à droite porte le "pingouin", l'insigne de bras distinguant le personnel de l'aéronautique maritime. Les officiers mariniers portaient encore le veston à boutonnage droit ; ce serait le cas jusqu'en 1939. Remarquons les différences au niveau des casquettes : tous les officiers portent un écusson alors que les officiers-mariniers se partagent entre écusson et ancre sur la toque de leur coiffure, ce qui permet de dater le cliché peu après le 4 avril 1928.

Notons enfin que le commandant ne portait pas encore l'insigne à une seule aile qui distingue aujourd'hui les commandant et anciens commandants du porte-avions.

La spécialité de pilote d'aviation maritime ne serait créée qu'en 1936 ; il ne s'agissait préalablement que d'un brevet que pouvaient acquérir les marins de toutes spécialités. En 1936, les pilotes d’aviation maritime seraient recrutés parmi les élèves de l’école de maistrance de Brest et des écoles d’apprentis-marins et d’apprentis-mécaniciens, les matelots brevetés et quartiers-maîtres de toutes les spécialités, sauf certaines (armurier, pilote de la flotte, radiotélégraphiste non volant, opticien télémétriste, canonnier télépointeur ou pointeur principal), et parmi les jeunes gens candidats à l’engagement volontaire qui étaient sélectionnés par concours. Tous devaient naturellement posséder l’aptitude physique nécessaire.

Les deux photos suivantes nous montrent la fin de la cérémonie de prise de commandement du capitaine de vaisseau Lafargue, premier commandant du porte-avions dans le cycle opérationnel. Il est fait reconnaître par le capitaine de vaisseau de Laborde, chef de l'aéronautique navale, qui a assuré le suivi des travaux d'achèvement du bâtiment.

Voici le groupe aérien du Béarn en 1928... Naturellement exclusivement composé à l'époque de biplans.

Le Béarn disposait de trois ascenseurs en plein milieu du pont, ce qui ne facilitait pas les manoeuvres d'aviation.

Le porte-avions pouvait également accueillir sur son pont des hydravions, ici un CAMS 37 qui était amphibie et avait donc des roues.

Et enfin, pour un peu d'adrénaline, la vision du Béarn depuis un avion en cours d'appontage. Il faut accrocher les brins !


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