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Les quatre principaux protagonistes français de la mission de blocus en Baltique en 1870

Nous présentons ici les quatre amiraux qui ont eu à ordonner ou à réaliser la croisière destinée à bloquer le commerce allemand en Baltique en 1870.

Le 24 juillet 1870, cinq jours après la déclaration de guerre de la France contre la Confédération de l'Allemagne du Nord, appareillait de Cherbourg une importante escadre vers la Baltique commandée par le vice-amiral Bouët-Willaumez (troisième à partir de la gauche), assisté du contre-amiral Dieudonné (quatrième). La mission de l'escadre était encore mal déterminée : s'agirait-il d'entrer en Baltique en précurseurs pour rallier le Danemark en vue d'une opération combinée contre les côtes allemandes pour laquelle l'Armée s'avérait déjà peu allante, ou de bombarder quelques ports allemands, ou encore de contrer le commerce allemand depuis cette mer par un blocus ?

La mission était ordonnée par le ministre de la Marine, l'amiral Rigault de Genouilly (premier à partir de la gauche).

L'escadre de Bouët-Willaumez entra en Baltique le 3 août ; elle aurait dû être suivie d'une importante flotte de transport pour le corps expéditionnaire. Mais les premiers revers de l'armée française le 6 août mirent fin au projet d'opération combinée.

Dès lors, la mission de l'escadre fut réorienté vers un blocus, notifié le 16 août, une mission qui allait mettre à rude épreuve les marins et les bâtiments, du fait d'une météo se dégradant rapidement au fil de la saison et des difficultés logistiques (ravitaillement en charbon). L'escadre, aussi puissante soit-elle, n'était clairement pas en mesure d'assurer l'effectivité du blocus, compte tenu de la longueur du littoral à surveiller. Motivés par les récriminations de la presse jugeant la marine inactive, les appels du ministre à agir contre la terre par des bombardements ciblés se heurtèrent soit à des impossibilités en matière de droit (il était interdit de bombarder les villes déclarées ouvertes) soit à une évaluation défavorable de Bouët-Willaumez des risques encourus par l'escadre, du fait des défenses côtières (artillerie, mines), et des bénéfices considérés finalement sans lendemain de ce type d'opération, du fait de l'absence de corps de débarquement. Les bâtiments français étaient par ailleurs fortement handicapés par leur important tirant d'eau qui ne leur permettait pas de s'approcher suffisamment de la côte pour rendre leur artillerie efficace.

Entre temps, le régime impérial fut déposé et le ministre changea. Le vice-amiral Fourichon (deuxième), un temps à la tête de l'escadre d'évolutions chargée de bloquer l'escadre allemande dans la Jade (Wilhelmshaven), prit la suite de Rigault de Genouilly. Ayant lui aussi rencontré des difficultés logistiques et une météo difficile en mer du Nord, il eut la clairvoyance de mettre fin au blocus en Baltique, lequel cessa le 16 septembre. L'escadre de Bouët-Willaumez rentra à Cherbourg le 29 septembre. Le commerce allemand avait été très perturbé, mais pas totalement interrompu, et aucun navire n'avait été saisi en Baltique...

Les uniformes de ces officiers sont conformes aux prescriptions du décret de 1853. Ces officiers généraux portent le grand uniforme. Seul Rigault de Genouilly porte l'habit de cérémonie qui est richement brodé ; les autres portent simplement l'habit de grande tenue, plus sobre. Sous le Second Empire, au fil du temps, ce dernier habit semble s'être imposé pour les amiraux, car les clichés posés chez les photographes en montrent peu le revêtant. D'ailleurs, le décret de 1891 entérinera la disparition de l'habit de cérémonie, mais uniquement pour les amiraux, les hauts-fonctionnaires et officiers généraux des autres corps de la marine aimant le revêtir et le conservant réglementairement jusqu'en 1902.

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