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Les marins vétérans à l'exercice du fusil aux Salins d'Hyères en 1883

C'est ce que précisent les légendes de ces photos issues de la collection Gallica / BNF.

Ces dernières sont intéressantes au titre de l'uniforme et de l'armement.

Mais d'abord, qu'est-ce qu'un marin vétéran ?

Au dix-neuvième siècle, un port militaire nécessitait un personnel manoeuvrier spécialisé et, alors que de nombreux vaisseaux étaient désarmés et maintenus en réserve pour être réarmés en cas de conflit, des gardiens pour s'assurer du bon état de conservation des bâtiments. Ce service était assuré par des escouades de gabiers de port et de gardiens de vaisseaux qui furent licenciées en 1874, le personnel étant réorganisé en un seul corps, celui des marins vétérans.

Outre le changement de dénomination, cette mesure avait pour but d’attribuer le statut de militaire à ce personnel œuvrant sous les ordres des directeurs des mouvements du port, statut militaire en continuité de celui possédé par ces marins qui avaient été préalablement embarqués au sein des équipages de la flotte, d'où le nom de "vétérans".

Nous avons donc ici des marins expérimentés, relativement âgés, qui, du fait de leur changement de statut, n'ont plus vocation à embarquer mais à servir au port, comme les anciens marins des ports de la DP (direction du port) qui en furent les successeurs.

La protection des ports et des rades relevant de la Marine, alors que celle du reste des côtes relevait à l'époque du ministère de la Guerre, il était nécessaire de maintenir à niveau les compétences pûrement militaires de ces marins. D'où ces exercices.

Tous ces marins sont armés du fusil Kropatschek, adopté en 1878 – le premier fusil à répétition de l'armée française, adopté pour lutter contre les petites embarcations porteuses de charges explosives (explosif au bout d'un espar, puis torpille) –, et de sa baïonnette.

Pourquoi les marins armés du fusil ne portent-ils pas tous la même tenue ?

A gauche se trouvent des seconds maîtres, à droite des quartiers-maîtres et matelots. Si tous portent le chapeau de paille recouvert d'une coiffe blanche, les seconds maîtres portent la chemise en molleton bleu et le pantalon blanc, alors que les QMM portent le pantalon de fatigue et la chemise en toile rousse sur la chemise en toile blanche à col.

Sur la dernière photo, prise la même année, selon la légende, on peut mieux discerner la différence entre les deux catégories. La scène se situe à la mauvaise saison, d'où en particulier les bonnets et plus les chapeaux de paille. En 1883, les seconds maîtres portaient encore le bonnet en tenue de travail, alors que depuis 1878 ils portaient la casquette en grande tenue.

Les seconds maîtres en tenue de travail portent ici la chemise en molleton bleu et le pantalon de drap, tandis que les quartiers-maîtres et matelots portent la vareuse et le pantalon en toile rousse, sans doute par dessus les effets en molleton et drap.

Sous la chemise en molleton portant aux manches le galon or de leur grade, les seconds maîtres portent la chemise blanche et la cravate noire nouée (en papillon).

A certaines périodes, les marins vétérans se distinguèrent des marins des équipages de la flotte par des marquages particuliers ou par le maintien de l'usage de certains effets qui étaient déclassés ou qui n'avaient plus cours pour les marins embarqués. Ces derniers avaient à représenter la France en escale à l'étranger ; il fallait donc les vêtir des effets les plus récents.

Voici pour terminer la photo d'un mannequin de matelot du Conservatoire des Uniformes de la Marine de Toulon, dans une tenue proche de celle revêtue par les quartiers-maîtres et matelots des deux premières photos, bien qu'elle ne comporte que la chemise blanche sans la vareuse en toile rousse.



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