Avant d'être une frégate lance-missiles et un sous-marin nucléaire d'attaque, le nom Suffren a été porté par un croiseur de 10 000 tonnes, mis à l'eau le 3 mai 1927.
Le ministre Georges Leygues s'est rendu à Brest pour présider la cérémonie de lancement du bâtiment.
Le ministre était accompagné du vice-amiral Salaün (à droite du ministre, avec la plaque de Grand-Croix de la Légion d'honneur), chef d'état major général, de l'ingénieur général du génie maritime Lejeune (2e à partir de la droite, en arrière-plan, reconnaissable à ses broderies de collet d'officier général de la marine) et du capitaine de vaisseau Darlan, le chef de son cabinet militaire (avec l'aiguillette en or, comme il se doit pour les officiers du cabinet).
Il avait été accueilli à Brest par le préfet du Finistère, le vice-amiral Le Vavasseur, préfet maritime (entre le ministre et le CEMG), le sous-préfet de Brest et le contre-amiral Pirot, commandant la première escadre légère et prédécesseur de Darlan auprès du ministre.
Georges Leygues fit un passage sur le croiseur La Motte Picquet, ce que nous voyons ci-dessus. Le bâtiment était commandé par le capitaine de vaisseau Huau, derrière le préfet maritime. Nous ne sommes pas parvenus à identifier le capitaine de corvette porteur de la fourragère à droite.
(Source : La Dépêche de Brest et de l'Ouest 4 mai 1927)
Au plan de l'uniforme, nous notons les casquettes qui comportent encore leurs ancres brodées sur la toque (l'écusson ne fera son apparition qu'après le décret du 22 septembre 1927 pour les officiers supérieurs et subalternes, et l'arrêté du 28 décembre 1928 pour les officiers généraux) et la redingote de l'ingénieur général, qui est toujours à col fermé (il exploite le délai de grâce accordé par le décret du 11 avril 1926 qui modifie la coupe du vêtement, délai que ce texte n'a pas fixé...), alors que les officiers de marine ont tous la nouvelle redingote.
Les honneurs lui sont rendus sur le quai de la cale de lancement.
Il est 16h15 ; le Suffren s'ébranle et rejoint son élément sous les applaudissements et la Marseillaise, pris en charge par les marins de la Direction du port (matelots et quartiers-maîtres en tenue de toile rousse, apparaissant en blanc sur la photo).
Avant le lancement du Suffren, le ministre était passé par le 2e dépôt. Les honneurs lui furent rendus (les officiels saluent ici La Marseillaise).
Le capitaine de vaisseau Deville lui fit visiter les locaux. Le ministre se laissa photographier alors qu'il goûtait le "plat du jour" devant un couvert spécialement dressé pour lui.
(Photos Gallica/BNF)
Sur l'oeuvre remarquable de Georges Leygues en tant que ministre, il est possible de se référer à https://www.defense.gouv.fr/sites/default/files/cesm/bm-134-georges-leygues.pdf
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