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Le ministre de la marine Georges Leygues à Brest le 17 décembre 1925

Quelques photos issues de la collection de la BNF retracent la visite effectuée par le ministre Georges Leygues à Brest, à l'occasion du lancement du nouveau croiseur Duquesne.

Le journal La Dépêche de Brest du 18 décembre nous donne le déroulement général de cette journée dans la marine du Ponant. Georges Leygues commence par une visite de l'École navale. Nous le voyons ici se plaçant devant le drapeau de l'école installée à Laninon. Il est alors accompagné du capitaine de vaisseau O'Neil, commandant (à la droite du groupe), du vice-amiral Salaün, chef d'état-major général de la marine (à la gauche du groupe), du vice-amiral Le Vavasseur, préfet maritime, et du capitaine de frégate Rouch, son officier d'ordonnance. L'homme au képi est probablement le préfet du Finistère, M. Rischmann.

Les officiers entourant le ministre sont en tenue n°3, telle que définie en 1919, avec redingote, casquette, sans arme, ou en tenue n°1 avec sabre. Les aspirants de la garde au drapeau sont en tenue n°1, avec veston, casquette et sabre. Sur leur manche gauche figurent deux ancres brodées qui distingue les aspirants "brigadiers" des autres. Notons qu'à l'époque le fourreau du sabre est laissé libre, sans que la main gauche le tienne aucunement.

Le ministre prendra la parole devant les élèves, leur déclarant, d'après le journal : "La situation géographique de la France, la grandeur de son domaine colonial, sa puissance expansive, l'importance de ses intérêts répandus sur toute la surface du globe, l'élément qu'elle apporte dans l'équilibre international et le rôle qu'elle joue dans la politique mondiale lui font une obligation d'avoir une force navale capable de maintenir sa position." Nous savons que Georges Leygues s'emploiera avec une grande énergie à donner au pays une grande marine.

Après l'École navale, le ministre se rend à bord de l'Armorique, bâtiment école des apprentis marins. A son arrivée, "il est salué de 21 coups de canon", nous dit La Dépêche de Brest, mais sans doute seulement de 19, car les 21 sont réservés au Président de la République. Il est accueilli à bord par le capitaine de vaisseau Breymann. Sur le pont, il passe en revue les élèves, suivi par les mêmes autorités.


Les mousses sont en grande tenue d'hiver, ici sans le paletot en drap bleu, mais simplement la vareuse en molleton. Les bonnets portent le ruban légendé "Armorique".

Et ci-dessous, voici le ministre entouré des principales autorités.

Le clou de la journée devait être le lancement du Duquesne, un puissant croiseur avec 8 pièces de 203 mm et devant atteindre la vitesse de 34 noeuds. D'après La Dépêche de Brest, l'opération à partir d'une cale en plan incliné ne se passa pas comme prévu, mais il n'y eut pas de casse. "Majestueusement, sans bruit, la masse s'ébranle et glisse, tandis que La Marseillaise éclate et qu'une clameur de vivats s'élève.

Le Duquesne poursuit sa course, l'accélère, l'accélère encore. Il entre dans l'eau avec témérité, en rejetant de part et d'autre deux bourrelets d'écume. Son arrière a l'air de faire un plongeon. Mais soudain il se redresse dans un mouvement souple et il s'assoit carrément dans l'eau.

Cependant, les bosses cassantes lâchent les unes après les autres, avec une détonation sèche et bruyante, et les câbles de retenue, bondissant et rebondissant, assènent à la surface du bassin des claques formidables. L'eau jaillit, rejaillit, écume avec un bruit de tempête...

Et le Duquesne poursuit sa course, la poursuit même si bien que, chose rare, les deux câbles de retenue tendus, bandés, cassent soudain avec un bruit de tonnerre, dans un jaillissement d'écume et que l'arrière du croiseur s'en va donner dans le butoir – formé d'un chaland et de dromes – ancré par mesure de prudence le long de l'autre rive.

De la cale de construction, l'incident a passé à peu près inaperçu. Mais sur l'autre rive, les spectateurs ont eu un mouvement de recul en voyant s'avancer vers eux cette masse puissante et comme indomptée..."

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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2 Comments


Serge Delwasse
Serge Delwasse
Sep 28, 2022

Amiral, j'ai noté avec intérêt les bottines des bordaches - au moins ceux de la garde au drapeau. Comme vous pouvez le constater,je m'intéresse à des sujets importants :). Bien à vous

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marine-maubec
Sep 28, 2022
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Bonjour, Oui, c'était l'usage à l'époque...

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