Cette photo est issue de la livraison du 3 mars 1901 du magazine Armée et Marine. Le cabinet du ministre Lanessan paraît d'un format particulièrement resserré ; sans doute ne trouve-t-on ici que les officiers et fonctionnaires d'une certaine importance. Quatre lieutenants de vaisseau y figurent, ainsi que trois capitaines, deux d'artillerie de marine (trèfles sur les épaules) et un d'infanterie de marine (épaulettes) et un lieutenant (épaulette et contre-épaulette), et trois collaborateurs civils.
Au dernier rang, les marins de gauche à droite sont les lieutenants de vaisseau Fischbacher et Auburtin. Au deuxième rang, on trouve de gauche à droite les lieutenants de vaisseau Thomas (détaché auprès du ministre de la Guerre, il figure également sur la deuxième photo) et Carvès.
Cette vue nous permet de détailler le grand uniforme des officiers attachés au ministre de la Marine. Ils se distinguaient par le port des aiguillettes et surtout par celui de la ceinture de commandement. Celle-ci était en soie cramoisi et or ; leurs glands étaient naturellement sans étoiles et à franges de filé pour les officiers subalternes ou à grosses torsades pour les officiers supérieurs. Leur arme était l'épée et non le sabre, contrairement aux autres officiers de marine, subalternes ou supérieurs ; cette épée était du modèle 1837-70 ; elle ne subirait pas la modification de 1902 consistant à doter son fourreau d'un anneau de bélière et d'un dard asymétrique. Le port de cette épée imposait celui d'un baudrier enfilé sous l'habit, dont la partie visible était en soie bleue et or.

Voici une ceinture comme auraient pu la porter un officier supérieur du cabinet du ministre. Pour les lieutenants de vaisseau de la photo ci-dessus, les grosses torsades des glands devaient être remplacées par des franges de filé.

La même année (livraison du 20 janvier d'Armée et Marine), nous retrouvons le lieutenant de vaisseau Thomas, distingué au dernier rang à droite par son chapeau monté (bicorne), au sein de l'état-major particulier du ministre de la Guerre, le général André? Ce dernier serait contraint de démissionner en 1904 à la suite de l'affaire des fiches, système de renseignements politiques destiné à empêcher ou à restreindre la promotion dans l'armée des officiers présumés catholiques, au profit de militants républicains, souvent francs-maçons.

Remarquons la différence d'effectif entre ces deux état-major / cabinet de ministre. Au ministère de la Guerre, on a toujours vu grand. Sans doute fallait-il qu'y soient représentées les différentes armes : infanterie, cavalerie, artillerie, génie, train, intendance...
Bonsoir. J’ajouterais que le plumet au képi avait un code couleur et un code de forme (cocarde, aigrette ou plumet) que les spécialistes de l’armée de terre décriront, et que le plumet blanc est la marque des membres du cabinet. Sous toutes réserves.