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L'Espadon au mouillage à Cherbourg en 1916

Ces photographies sont issues de la collection de l'ECPAD. Elles nous montrent des sous-mariniers qui s'affairent aux tâches d'entretien et de vie courante.

Il s'agit du torpilleur autonome submersible Espadon, pompeusement appelé sous-marin à l'approche de la Première Guerre mondiale. Ce bâtiment, spécialement adapté à des missions de défense en Manche (avant l'Entente cordiale, l'adversaire potentiel sur mer restait l'Anglais) fut mis à flot le 31 août 1901 et fut armé définitivement le 1er juin 1902. En 1913 il fut affecté à Cherbourg et à partir de ce port effectua des patrouilles et escortes de convois, dans la Division des patrouilles de Normandie, puis aux Patrouilles de Bretagne. Le sous-marin était petit (33 mètres de long, 157 tonnes en surface) et peu rapide (9,8 nd max en surface en propulsion vapeur, 5,8 nd max en plongée aux électriques). Son équipage comprenait 12 hommes dont 2 officiers. On imagine aisément que l'habitabilité était faible ; en surface par beau temps et au port, de nombreuses activités étaient réalisées à l'extérieur. Autre conséquence, la tenue était, sauf circonstance particulière, très décontractée...

Sur la photo ci-dessous, prise vers l'arrière du sous-marin, un matelot coq (cuisinier) s'affaire à la cuisine en plein air, tandis qu'un mécanicien assure la maintenance d'une bouteille d'air comprimé sous le contrôle d'un officier marinier, probablement second-maître.

La photo ci-dessus, prise vers l'avant du bateau, nous présente le panneau d'accès au sous-marin surmonté d'un périscope fixe, la cheminée pour évacuer les fumées du pétrole brûlé produisant de la vapeur à 16 bars, et le dispositif de "tube-carcasse" qui permettait d'orienter vers la cible une torpille stockée à l'extérieur. Ces sous-marins ne disposaient que de deux torpilles à air comprimé, une de chaque bord, qui quittaient le sous-marin en auto-démarrage.

Les tenues de ces marins sont adaptées à leurs travaux salissants. Jusque dans les 1930, les sous-mariniers ne disposaient d'aucun effet spécifique. Le premier sera la combinaison en toile bleu pour équipage de sous-marin. Ici, les seconds maîtres, quartiers-maîtres et matelots mécaniciens, chauffeurs et torpilleurs portent les pantalon et veste de chauffe en toile bleue de diverses nuances. Ces effets existaient depuis 1892. Ils furent complétés en 1911 par un calot bleu ; cependant, les gradés conservaient leur casquette vissée sur la tête avec les effets en toile.

Sur l'avant du sous-marin se tient sans doute un premier maître en veston et pantalon de drap.

Voilà encore un beau témoignage sur la précarité des conditions de vie à bord de bâtiments déjà obsolètes à l'entrée en guerre, un exemplaire parmi d'autres de la poussière navale promue par la Jeune École qui fit incontestablement fausse route dans ses analyses tactiques.


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