A la suite de ses exploits qui lui ont assuré une immense célébrité, Alain Gerbault se rend dans la capitale. Le Tout-Paris se l’arrache, il croule sous les invitations.
Le 28 septembre 1929, le navigateur est reçu à l'Hôtel de la Marine par le vice-amiral Violette, chef d'état-major de la Marine, et le contre-amiral Descottes-Genon, chef du cabinet militaire du ministre de la Marine. Dans son discours, l'amiral Violette souligne le vif intérêt de la Marine pour le type d'exploit réalisé par le navigateur. "Celui d'Alain Gerbault est un magnifique exemple qui servira à éveiller en France les vocations maritimes."
Le voilier de Gerbault a été remorqué sur la Seine. Il est accosté à couple du torpilleur 315, coutumier des manifestations nautiques parisiennes, en aval du pont Alexandre III. Sur les quais et le pont s'est massée une foule nombreuse pour entrevoir le héros du jour et assister de loin à la cérémonie donnée en son honneur au Yacht-Club de France.
Dans l'après-midi, les deux amiraux rendent à Alain Gerbault sa visite en montant à bord du torpilleur puis du Firecrest sur lequel est, paraît-il, hissée, de manière symbolique, la marque du chef d'état-major.
Le 3 octobre suivant, c'est au tour du ministre de la Marine Georges Leygues de découvrir le Firecrest. Il est accompagné du vice-amiral Violette.
Remarquons que les rubans des bonnets des matelots rangés le long du bord comportent encore les ancres "diamant contre diamant", alors que nous pensions que cette pratique avait pris fin en 1911...
Le chef du cabinet militaire du ministre porte l'aiguillette sur l'épaule droite, comme tous les membres du cabinet militaire.
Le ministre se montre vivement intéressé par le Firecrest, le trouvant sans doute exigu et peu adapté aux traversées réalisées par Gerbault.
Construit en 1891, fatigué par ses navigations, le petit voilier de 11 m sera offert par le navigateur à la marine nationale. En juillet 1931, pris en charge par un remorqueur militaire pour rallier Brest, le bateau coule au large des Roches-Douvres, dans la Manche.
Le navigateur repartira vers la Polynésie en 1932, à bord d'un nouveau voilier auquel il donnera son nom.
Photos : Source Gallica / BNF
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