Quelques photos de l'ECPAD nous montrent les conditions de l'entraînement élémentaire d'un torpilleur en rade de Cherbourg pendant la Première Guerre mondiale.
Le torpilleur 340 fait partie d'un programme de 75 torpilleurs de défense mobile lancés à partir de 1904. D'une longueur de 38,50 m, d'un tonnage de 98 t, ils sont armés de deux tubes lance-torpilles et de deux canons à tir rapide de 37 mm (source : Les flottes de combat en 1915). Le n°340 a été construit à Nantes de 1904 à 1907. Il est mis en oeuvre par un équipage de 23 hommes.
Les deux tubes lance-torpilles sont montés tête-bêche. Pour leur orientation, l'action physique des marins est manifestement nécessaire.
En 1914, ces bâtiments sont déjà dépassés. Dans son livre La marine moderne, publié cette année-là, l'ancien directeur des constructions navales Emile Bertin estime que les contre-torpilleurs viennent clore l'ère des torpilleurs proprement dits, bâtiments de 100 tonnes au plus, "auxquels on s'accorde à ne plus attribuer de valeur en rapport avec leur prix, bien qu'ils puissent toujours opérer par surprise, dans la brume et dans la nuit." Pourtant, il resteront bien utilisés pendant toute la Grande Guerre, mais les cuirassés ne se présenteront pas devant leurs tubes...
La torpille est vérifiée au tube ; les tubes sont orientés ; on fait feu ; les tubes sont remis dans l'axe. On imagine comme ces opérations devaient être délicates par mer formée...
Les rudes conditions d'existence sur ces petits bâtiments conduisent à admettre une grande variété de tenues à bord, mais c'est surtout les vêtements de chauffe qui sont largement adoptés, moins salissants que les effets en toile rousse. Ces vêtements dotent aussi bien les officiers mariniers que les quartiers-maîtres et matelots. Ils sont composés d'une veste demi-ajustée et d’un pantalon. La veste est fermée sur la poitrine en principe par deux rangées de boutons en os noirci, possède un col droit et montant se fermant hermétiquement par deux agrafes, les manches étant quant à elles fermées en bas par deux boutons. La partie inférieure de la veste recouvre la ceinture du pantalon ; les galons de grade de 12 mm de largeur et de 7 cm de longueur sont cousus horizontalement sur le devant de la poitrine, au-dessous de la deuxième boutonnière. Certains marins portent des modèles de veste non réglementaires à coupe droite. D’ailleurs, une circulaire du 1er juillet 1912 rappelle que les effets de chauffe doivent être exclusivement délivrés par les magasins de l’Etat...
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