Voici quatre photographies des marins du glorieux contre-torpilleur Malin qui s'illustra pendant la Deuxième Guerre mondiale, d'abord en avril 1940 lors d'un raid dans le Skagerak, puis lors du débarquement de Provence, après avoir été modernisé et transformé en croiseur léger aux Etats-Unis, à la suite de sa grave avarie à Casablanca le 8 novembre 1942 (en entretien lors du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, il échappa de peu à un obus de 406 mm destiné au Jean Bart, mais reçut de nombreux éclats).
La première photo présente les moyens de transmission intérieure de l'époque. Loin du TAG (téléphone autogénérateur) à casque comportant un micro attenant ou du combiné en forme de long coffret avec haut-parleur et micro incorporés, l'appareil est ici composé d'un casque et d'un cornet microphonique séparé porté par un plastron. Notre marin, adossé à une tourelle sous masque de 138 mmm, est sans doute en lien direct avec le directeur de tir, officier canonnier. Il est en tenue de toile bleue (tenue n°51 de l'arrêté ministériel du 15 mars 1928).
Son camarade, qui scrute l'horizon, porte la capote à capuchon imperméabilisée pour le service de veille ou de faction.
En-dessous, le clairon sonne une des multiples sonneries réglementaires. Il est en tenue n°41 puisqu'on n'aperçoit pas le col de sa vareuse en molleton. Rappelons que clairon était alors une spécialité, dont les marins ne pouvaient être promus au-delà de second maître jusqu'en 1910, maître jusqu'en 1912 et premier maître jusqu'en 1939, année au cours de laquelle le grade de maître principal leur fut enfin accessible.
Les deux photos suivantes nous présentent les activités des manœuvriers du bord. La première est la plus intéressante, car on y voit les gilets de sauvetage qui sont alors réglementaires pour le patron et les brigadiers de la chaloupe du bord qui est mise à l'eau sous la supervision d'un second maître; Lors d'une récente vente aux enchères, un tel gilet de sauvetage n'a pas trouvé preneur. Tous les quartiers-maîtres et matelots portent les effets en toile rousse de la tenue n°60, avec le col bleu amovible. Celui qui est au premier plan porte un effet qui nous est inconnu... En effet, ce ne peut être une vareuse en toile blanche au vu de son aspect, mais pourtant la vareuse en toile rousse réglementaire n'a jamais porté des parements bleus liserés de blanc (également visibles au bas des manches du premier matelot de face de la 4e photo). Une expérimentation aurait-elle eu lieu sur le Malin juste avant la guerre ? Toute information complémentaire serait la bienvenue. Notons par ailleurs que les galons du quartier-maître sont amovibles, comme il se doit sur la vareuse blanche et la vareuse en toile rousse.
Sur la dernière photo, le matelot de 1re classe de droite est en tenue n°11, avec vareuse en molleton et pantalon en drap bleus.
Encore de magnifiques photographies issues de la collection de l'ECPAD, et des informations provenant de notre ouvrage Equipages et fonctionnaires de la marine. Corps et uniformes. 1830 - 1940 !
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