Le Courbet était un cuirassé du type Jean Bart admis au service actif le 19 novembre 1913. De juillet 1915 à octobre 1920, il fut le bâtiment amiral de l'escadre de la Méditerranée orientale. Nous le trouvons là au mouillage au moment des couleurs.
Ce cérémonial est succinctement décrit dans le décret du 15 mai 1910 sur le service à bord des bâtiments de la marine militaire : "Lorsque, aux heures prescrites, on arbore ou l'on rentre le pavillon de poupe, la garde fait face à l'arrière et rend les honneurs, les tambours et clairons battent et sonnent "au drapeau". Deux coups de fusil sont tirés par les factionnaires des coupées. Les personnes qui sont sur le pont s'arrêtent, font face à l'arrière et se découvrent."
Sauf que la garde d'honneur fait ici face à l'avant, signe que le pavillon est sans doute hissé à une corne dans la mâture et non à la poupe du cuirassé... La flamme hissée sur une drisse de bâbord n'est pas la flamme "Preparative" que nous connaissons aujourd'hui, mais la flamme 2, blanche au guindant et rouge au flottant, signifiant au mouillage comme à la mer "hisser ou rentrer les couleurs".
Les marins de la garde d'honneur, armés du fusil Lebel et dirigés par un second maître, sont en tenue n°3 telle que définie le 28 octobre 1910. Ils ont été préalablement inspectés par un premier maître, vraisemblablement le capitaine d'armes. La garde est accompagnée d'un clairon, car il n'y a plus de tambour à bord depuis la mise en extinction de la spécialité le 18 juin 1910. Notons que ce clairon ne doit pas être titulaire du certificat correspondant, car, si c'était le cas, il porterait le galon à losanges tricolores au bas de ses manches.
Le pont du cuirassé était suffisamment vaste pour y défiler ou au moins y marcher au pas cadencé.
Ces photographies sont issues de la collection de l'ECPAD.
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