Une récente vente aux enchères nous a amené à découvrir des oeuvres de Fouqueray que nous ne connaissions pas. Cet artiste, dans son style, avait un talent immense.
Et, en octobre, c'est le moment de célébrer une nouvelle fois les exploits de la brigade des fusiliers marins du contre-amiral Ronarc'h ! Au cours de cette bataille, l'amiral avait reçu de Foch l'ordre de tenir coûte que coûte : « Dans les circonstances où nous sommes, la tactique que vous avez à pratiquer ne comporte pas d’idée de manœuvre, mais simplement et au plus haut point, l’idée de résister là où vous êtes. Dans ce but, il y a lieu de préparer sans aucune réserve la mise en œuvre, dans une situation abritée, et de bonnes conditions, de tous vos moyens. Quant à la conduite à tenir, elle consiste pour vous à arrêter net l’ennemi, par la puissance de vos feux en particulier. C’est dire qu’elle est facile à tenir avec les effectifs et les moyens dont vous disposez, qu’elle vous permet d’occuper une grande étendue de terrain et que vous ne devez songer à évacuer la position que sur un ordre formel de vos supérieurs ou à la suite de l’enlèvement de « toute » la position par l’ennemi. Inutile de dire que je compte entièrement sur votre dévouement pour remplir cette mission. ».
Dans les premiers jours, ses 6 000 marins et les 5 000 Belges à leur côté allaient tenir tête à près de 30 000 Allemands.
Voici d'abord un matelot en tenue de combat, avec brelage complet, et naturellement son bonnet sur la tête. Sa houppette ferait surnommer les marins "les demoiselles au pompon rouge".
Voici ci-dessous un second maître muni du même équipement, mais porteur de la casquette.
Ces représentations de fusiliers marins sont bien conformes à la réalité, ci-dessous immortalisée par ce cliché de l'ECPAD qui en présente quelques uns ayant participé à la bataille de Dixmude et venant d'être décorés à Coxyde-les-Bains, sur le front des Flandres.
L'enseigne de vaisseau de gauche porte sur la manche droite de sa capote, comme tous les fusiliers marins de la brigade, puis du bataillon, les ancres croisées en laine bleue. S'y ajoutent deux chevrons bleus de blessure. Le matelot de droite, décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre, porte, comme l'officier, trois chevrons de présence au front sur le bras gauche. La scène se situe donc après le 1er juin 1916, date de l'adoption des chevrons par la Marine, mais même plutôt après le 1er octobre 1916, puisque trois chevrons indiquent une présence de deux années.
La brigade Ronarc'h fut dissoute à la fin d'octobre 1915. Elle avait vu "défiler" par renforts successifs plus de 13 500 marins et en avait perdu au feu 6 600, dont 172 officiers. Un bataillon de marins fut alors maintenu aux armées, placé sous le commandement du capitaine de frégate Lagrenée. Ce sont donc des marins du bataillon de fusiliers marins qui sont ici photographiés.
Parmi les aquarelles réalisées par Fouqueray figurait également celle-ci qui représentent d'autres marins en 1915, mais il ne s'agit pas ici de marins français. Sont-ils belges ou britanniques (mais que feraient-ils à terre à proximité des marins français ?) ?
Une synthèse de l'oeuvre maritime de Fouqueray peut être retrouvée sur la page suivante de notre site : https://www.marins-traditions.fr/illustrateurs-et-humoristes
Comments