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1899. A bord du cuirassé Masséna

En 1899, le Masséna était en principe un cuirassé moderne puisqu'il avait été admis au service actif en 1898, peu avant de rejoindre l'escadre de la Méditerranée, mais il faisait partie de ces bâtiments résultant des errements capacitaires de la Marine française de la fin du XIXe siècle (la "flotte d'échantillons" du programme de 1890). Sur le papier, il s'agissait d'un puissant bâtiment de 11900 tonnes, armé d'une artillerie principale ne reposant pas sur un calibre unique, mais sur des canons de 305 (2) et de 274 (2) mm, et sur une importante artillerie secondaire de 138, 47 et 37 mm. On imagine comme la logistique des munitions devait être facile... Mais ses qualités furent en-deçà de ce qui était attendu du fait d'un excès de poids et d'une stabilité insuffisante. A sa sortie, il n'en faisait pas moins la fierté de la Marine, ce dont rend compte la revue Armée et Marine.

Voici une vue de son pont, près d'une pièce de 47 sous masque. Les matelots portent la tenue de travail en toile rousse recouvrant la chemise bleue en molleton, sauf un mécanicien – à moins qu'il s'agisse d'un torpilleur – à gauche au premier plan qui est vêtu de la veste, du pantalon et du calot de chauffe en toile bleue. Les deux premiers effets étaient en dotation depuis 1892 et le calot était probablement en expérimentation, car son modèle réglementaire, avec son ancre en laine rouge ne serait adopté qu'en 1911.

Le Masséna est ici au mouillage en 1899.

Ci-dessous, le Masséna est au mouillage de Toulon dans une livrée plus tardive (1911).

Nous avons retenu la photographie suivante car elle montre des matelots de différentes spécialités – il y a en effet une majorité de mécaniciens ou de torpilleurs portant diverses vestes en toile bleue – suivant une instruction sur le tir au revolver. Celui-ci est du modèle 1873, qui était largement répandu à bord des bâtiments – le modèle 1892 était alors plutôt destiné aux officiers –, et qui était distribué en même temps que les sabres de bord (sabres d'abordage) du modèle 1833 au moment du rappel au postes de combat. Cette instruction au revolver et au sabre montre qu'à la fin du XIXe siècle la Marine n'avait pas totalement abandonné une certaine vision du combat que la puissance de l'artillerie allait rendre totalement désuète, au moins entre nations européennes, mais sans doute pas dans les colonies.

Voici un autre cliché similaire. La légende de celui-ci précise que cet exercice a lieu au moins une fois pas semaine...

Ces photos sont issues de la revue Armée et Marine, de l'Album militaire et de la collection BNF/Gallica.

88 vues2 commentaires

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2 comentarios


jogansa
09 nov

Bonjour, la dernière photo est particulièrement bien nette, je la connaissais déjà car extraite des album publiés par Boussod-Valadon. Toutefois, je n'avais jamais remarqué que les coquilles des sabres de bord avaient perdu leur enduit noir. Est-ce la résultante d'un nouveau règlement?

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escherer@wanadoo.fr
escherer@wanadoo.fr
09 nov
Contestando a

Bonjour, Je n'ai pas trace d'une telle prescription ; j'avais aussi remarqué que les coquilles étainet bien brillantes...

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