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1870–71. Des amiraux commandent de nombreux secteurs de défense de la capitale

Dernière mise à jour : 15 févr.

La défense de Paris en 1870 reposait sur une organisation complexe du commandement, vraiment trop complexe, comme le montrèrent les opérations menées devant les forts, dont les commandants n'étaient pas toujours informés, et les opérations majeures ("les grandes affaires") de tentative de sortie des corps d'armée, qui étaient destinées à desserrer l'étau des assiégeants, voire à donner la main aux armées de province. La moindre affaire prenait des proportions énormes, et nécessitait l'intervention d'une multitude d'autorités indépendantes, nous dit le commandant Rousset dans son Histoire générale de la guerre franco-allemande (1870–71). Tout cela n'était pas du fait de la Marine, mais du général Trochu, gouverneur de Paris, puis chef du Gouvernement...

Si la Marine prit une place importante dans la défense de la capitale, nul marin ne fut pourtant membre du comité de défense entre la proclamation de la République le 4 septembre, et alors le départ du ministre Rigault de Genouilly, et l'admission au sein du comité le 16 octobre du vice-amiral de La Roncière Le Noury, commandant la division des marins détachés (près de 14 000 hommes). Difficile donc pour ce dernier d'influer sur l'organisation du commandement...

Le périmètre de la capitale était divisé en neuf secteurs placés sous les ordres d'officiers généraux. Sur les neuf, à partir de septembre, sept avaient à leur tête des amiraux :

1er secteur (Bercy) : général d'infanterie de marine Faron, puis Barolet de Puligny

2e secteur : un général de l'Armée

3e secteur (La Villette) : général Ambert, puis vice-amiral Bosse

4e secteur (Montmartre) : contre-amiral Cosnier

5e secteur (Les Ternes) : contre-amiral Le Couriault du Quilio

6e secteur (Passy) : contre-amiral vicomte de Fleuriot de Langle

7e secteur (Vaugirard) : contre-amiral marquis de Montaignac de Chauvance

8e secteur (Montparnasse) : contre-amiral Méquet

9e secteur (Gobelin) : contre-amiral Hugueteau de Challié

Dans les différents secteurs, les amiraux désignés avaient donc en principe sous leurs ordres les servants des bastions garnis d'artillerie hors des forts, des troupes de ligne, des bataillons de la garde nationale et des douaniers.

Parallèlement, certains forts étaient regroupés sous le commandement d'officiers généraux. Trois des quatre groupes relevaient ainsi de contre-amiraux.

A ce découpage de nature à la fois opérationnelle et territoriale s'ajoutait celui, opérationnel, des corps d'armée lors des "grandes affaires" et à connotation organique des commandants de l'artillerie et du génie...

Un tel nombre d'officiers généraux de marine à Paris trouvait son origine dans la faiblesse du nombre résiduel de généraux d'active disponibles, après la défaite de Sedan et du fait du siège de l'armée de Bazaine dans Metz.

La photo ci-dessous nous présente la diversité de l'état-major d'un commandant de secteur, ici le 5e du contre-amiral Le Couriault du Quilio, 6e personne à partir de la droite. Sur sa redingote, il porte à la fois des épaulettes – en principe, celles-ci constituent les seules marques de grade – et un large galon au bas des manches (ou six fins galons rapprochés, les deux configurations pouvant être complétées par deux étoiles en argent – la photo n'est pas d'une qualité suffisante pour statuer). On imagine que ce ou ces galons nullement réglementaires permettaient de ne pas porter quotidiennement les épaulettes porteuses des étoiles du grade, accessoires encombrants dans le relatif inconfort de la capitale assiégée.

Ce n'est qu'en 1876 que les étoiles purent prendre place au bas des manches de la redingote des amiraux, leur permettant de se passer d'épaulettes dans certaines circonstances.

Voici ci-dessous deux autres contre-amiraux commandants de secteur.

Les deux premières photos sont celles du contre-amiral vicomte de Fleuriot de Langle, la première bien avant 1870 – il fut promu contre-amiral en 1863 – où il porte le petit uniforme (habit de grande tenue) de 1853, la seconde prise au cours du siège de Paris ; il est en petite tenue avec redingote. Comme Le Couriault du Quilio, il cumule épaulettes et galon de bas de manche... Fleuriot de Langle terminera sa carrière comme vice-amiral préfet maritime à Brest.

Les troisième et quatrième clichés nous présentent le contre-amiral marquis de Montaignac de Chauvance en petit uniforme. Il fut ministre de la Marine de 1874 à 1876.

Toute l'histoire de La Marine et les marins dans la guerre de 1870 sera à retrouver dans un ouvrage à paraître, dont la rédaction s'achèvera prochainement.

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